Nedved, "L'Exilé du Vent"

Nedved



Général

Nom : Aucun connu
Origine du nom :  /
Prénom : Nedved
Origine du prénom : Nom du fondateur de l’ordre des Chevaliers du Vent, il a été donné par Salek, le dernier de l’ordre, à son fils
Surnom : L’Exilé du Vent
Origine du surnom : Toutefois, en Oklaan, Nedved était le dernier des Chevaliers du Vent, mais de par son passé, a préféré rester sous le nom d’Exilé.
 
Age : Est considéré comme un homme de 23 printemps.
Date et lieu de naissance : Né le 1°jour du printemps, dans l'actuel Fulthia
Sexe : Masculin
Race : Humain (bien que des traces rares de sang elfe)
Signes du zodiaque : Nedved est de l'Élément Air.

Pouvoirs : Nedved vit en communion avec le Vent depuis toujours, c'est donc naturellement qu'il maitrise les magies ayant à trait avec cet élément. Toutefois, Nedved n'est pas un magicien, et c'est épée en main que s'exprime son potentiel.

Rang dans la société : Simple Voyageur, Nedved cherche à faire régner l'ordre et la justice, par pure conviction personnelles. Il est aussi aubergiste à ses heures. Il aime aussi conté des histoires.


Caractéristiques physiques

Caractéristiques physiques : Nedved n’est pas spécialement grand. Il est taillé pour se fondre dans la masse. Il mesure près d’un mètre quatre-vingt, pour près de soixante-dix kilos. Toutefois, Malgré sa carrure normale, il peut, en se redressant, en jouant sur ses effets, paraître bien plus impressionnant. Toutefois, cela ne l’intéresse pas, il préfère travailler dans l’ombre. Il a les cheveux châtains clair, qui lui descendent jusqu’aux épaules. Toutefois, note importante, il peut contrôler facilement la croissance de ses cheveux (Les Elfes en Oklaan le peuvent, et c’est grâce à son peu de sang elfe qu’il en est capable). Toutefois, il ne peut en modifier la couleur, ni l’implantation, et cela lui demande de grands efforts. Il n’utilise donc cette technique que lorsque ses cheveux longs le gênent, notamment pour de grandes batailles. Alors il a les cheveux courts, hérissés sur la tête.
Ses yeux sont d’un vert profond, et brille parfois d’une lueur d’espoir, quand il doit raviver la flamme éteinte de ses proches. Sinon, une grande lassitude reste dans son regard. Son visage fin n’exprime que peu d’émotions, mais il n’hésite pas à sourire pour rassurer ceux qui l’entourent.
A l'heure actuelle, l'Exilé du Vent à choisi de porter des cheveux assez court, partant dans tous les sens sur son crâne, coupe qu'il porte avec aisance et naturel.

Style vestimentaire : Nedved n’aime pas trop être remarqué. Il aime être présent, et rappelé qu’il est là, mais ne veut pas attirer l’attention. Il a donc opté pour un manteau de voyage très usé, d’un gris sombre. Il porte en dessous un pantalon blanc, une légère chemise blanche. Parfois, il porte une chemise rouge, légèrement décorée. Il porte un bracelet multicolore, tressé comme les lointains misangas des pays fleuris. A son cou est une légère chaîne en argent, avec comme pendentif un petit signe composé de plusieurs triangles. Il porte une bague en argent, sans aucun motif, à son annulaire gauche, ainsi qu’une bague avec un dragon a son annulaire droit, mais il l’enlève parfois.

Signe particulier : Nedved a quelques cicatrices apparentes sur le visage. On peut apercevoir une légère entaille sur son front, sur le côté droit, et une autre sous l'œil gauche ; il faut toutefois un examen minutieux pour la repérer. Toutefois, il a une tache plus foncée sur son ventre, vers son foie, Ainsi qu’une longue et fine marque, de son épaule droite à son coté gauche, vestige d’une douloureuse entaille. Cette marque semble très vieille, mais n’a pas disparue. Sur sa paume droite semblait rester une marque, mais qui n’est guère visible. Elle semble assez longue et traversé sa paume de la base de l’auriculaire au pouce. Sur le revers de cette même main est un signe, a peine plus visible que la marque opposée. Celui-ci semble représenter une tête de dragon.

Handicap : Nedved souffre d'un très lourd passé qui le handicape. Il se bat peu, mais semble expérimenté bien que très prudent.


Caractéristiques morales

Caractère : Nedved est assez doux de nature. Il exprime son mécontentement facilement, mais semble éviter les conflits, et prend donc sur lui-même au moindre problème. Il est assez têtu, mais finit par céder. Il vise toujours l’intérêt du plus grand nombre. Il ne désobéit pas aux ordres qu’on lui donne (sauf cas exceptionnel, voir dans l’Histoire.). Il ne supporte pas l’injustice, mais sais que parfois, il faut supporter. Il peut donc parfois regardé des personnes faire le mal, ce qui lui vaut des problèmes pour des personnes mécontente de sa non réactivité. Mais il regarde toujours devant lui, et s’il ne bouge pas, c’est qu’il a un plan en tête.
Il garde toujours espoir, et même s’il est seul, il n’hésitera pas à se battre pour la cause qu’il croit juste. Et avant de prendre parti, il évalue le bien et le mal de chaque chose, pour ne pas faire d’erreur. Son Passé le hante toujours un peu, ses fautes, les erreurs, les personnes qu’il n’a pu aider, mais cela lui permet d’avancer toujours droit devant lui.
Il adore s’asseoir et se reposer, regarder la nature sans rien faire, à écouter et à se joindre à la vie qui l’entoure de sa douceur. Et même dans les pires situations, lorsque les batailles font rages, il peut s’arrêter pour écouter le chant du Vent dans un arbre.

Goûts : Nedved aime un peu tout. Il sait qu’il faut se contenter de ce que la vie peut lui apporter. Il a vécu beaucoup de chose, et souhaite avant tout aider. Sa préférence va toutefois pour la douceur, la musique, et la nature. Alors, il est parfois prêt à se battre pour défendre les personnes qu’il aime.

Qualités, défauts : Sa principale qualité est sa persévérance. Il n’abandonne jamais quoiqu’il arrive. Toutefois, son calme et son sang froid, ainsi que sa franchise sont à double tranchant. Il est parfois très dur de l’apprécier, surtout lorsqu’il regarde un massacre sans esquisser le moindre mouvement. Il est aussi téméraire et ne craint pas de mourir.

But : Nedved est un voyageur. Il aime la paix et essaye d'atteindre ce genre d'idéal utopique partout dans le monde, souvent en vain.

Relations

Famille : Nedved n'a pas de famille connue, en tout cas qu'il expose. Il n'a pas l'air d'être intéressé par lier une relation.

Amis : L'exilé du Vent à de nombreuses relations, mais peu de vrais amis. Il en parle peu et les voie peu. Il s'entend très bien avec le barman de l'auberge de L'éperon ardent de Kam-Anëk, qui est très réputée, et avec beaucoup d'habitant de Fulthia.

Ennemis : Nedved n’a aucune ennemi en général, car il évite à tout prix les ennuis. Toutefois, il a de nombreuses relations, et quelques inimitiés et rancœurs trainent encore parfois...


Possessions particulières
Il garde toujours avec lui ses bagues, son collier et son bracelet. Il tient plus à ces bijoux qu’a sa vie.
Avec lui, il garde ses habits, ainsi qu’une petite besace qui avait été enchanté il y a longtemps. Toute petite, elle peut en fait contenir nombre d’objets. Il a dedans quelques livres, sa bague dragon, quelques vêtements dans un sac en toile, un harmonica créé par des elfes, ainsi qu’un serpent. La besace ne réagissant qu’aux pensées, quiconque essaierait d’y voler quelque chose ne tirera qu’un serpent. Toutefois, ce dernier n’est plus dans le sac, et Nedved cherche à en trouver un nouveau…
Il porte aussi une sorte de bâton, enroulé dans un drap bleu nuit. Il le porte avec lui, ou se l’attache. Sa longueur diffère selon l’angle de vue, à cause du drap. C’est sa seule arme. Nul ne sait ce qu’il y sous ce drap.
D'autres informations sont disponibles dans la section des possessions.

Nedved loue généralement une chambre dans un hôtel à Kam-Anëk.
Son vrai foyer est à Fulthia, en Balhadrie, dans une auberge qui lui appartient ; il n'en est toutefois pas le gérant bien qu'il aide au service quand il y est.


Histoire

La Partie histoire est situé dans les posts suivant ; en effet, sa longueur empêche de la mettre ici...


Autres

Rien pour le moment.


Résumé

Nedved est un voyageur. Il circule dans tout Oklaan, même si il passe régulièrement à Fulthia.

[HRP : Je rappelle que nous sommes en 2204]

PARTIE I : Cicatrice sous un œil

2198, à Kam-Anëk, dans le palais du gouverneur.
31 Vencia

Les cheveux courts, relevés à l'arrière. Une coupe qui ne collait ni à son âge, environ une quarantaine d'année, ni à sa future fonction, de gouverneur. Hoj-Ojika était droit comme un I, face à la longue table drapée de blanc. Une dizaine de personne le fixait du regard, pour déceler le moindre faux mouvement de sa part. Il ne flanchait pas. Il ne recevait d'ordre de personne. Ou presque.
Au centre de la table se tenait un vieil homme moustachu, dont les cheveux blancs avaient commencés à disparaître. Malgré son âge avancé, il s'exprima clairement et sans difficulté.
"Bien. En tant que régent actuel de la ville, suite au décès du précédent gouverneur, je nomme nouveau gouverneur de la cité de Kam-Anëk Hoj-Ojika ici présent. A moins que quelqu'un dans cette salle n'émette d'objection."
Il n'y eut pas un bruit. Le futur gouverneur retint son souffle. L'autre repris.
"Je pense qu'il est temps de vous poser, cher gouverneur, quelques questions sur votre futur politique dans la ville. Qui désire commencer ?"
L'homme à la gauche du régent se leva et attendit un instant, puis parla. Il avait un visage tanné par les ans et un œil en moins. Néanmoins, il était droit et fier, et arborait avec aisance la coupe traditionnelle des guerriers avec une queue de cheval plus longue que la moyenne.
"Gouverneur, que comptez vous faire pour la lutte face aux démons ? Nous sommes au cœur de cette bataille, et c'est à nous d'unir les peuples face à cette menace. J'y ai laissé un œil, je n'espère pas en vain.
-Un consensus mondial sera organisé dans deux semaines, pour le 2 Flora. Et chaque année à la même date. Je continuerai les efforts de mon prédécesseur sur cette voie."
Hoj-Ojika jeta un coup d'œil furtif sur toute la table, s'attardant sur une personne au bout de la table, puis fixa à nouveau le capitaine de la garde. Sa réponse semblait satisfaisante. Un autre se leva, l'air peu sûr. Il était jeune, trop sans doute pour ce genre de réunion, du haut de sa petite trentaine d'année. Son inexpérience parla d'elle même.
"Et, monsieur le gouverneur, que ferez vous en ce qui concerne la Guilde des Ombres ?"
C'était habituellement cette question qui servait de fin au réunion ; ce sujet sensible provoquait toujours une polémique telle qu'il fallait arrêter la séance. Le gouverneur fut néanmoins habile.
"Nous ne pouvons laisser des voleurs dans notre ville, évidemment. Je poursuivrai les efforts qui ont été effectués, mais si ce fut en vain par le passé. Avez vous une proposition meilleur mon cher ami ?"
En renvoyant le débat, il venait de se dégager de la houle qui allait suivre car il n'y participait pas. Une manœuvre intéressante et trop rarement vue.
"J'ai une idée, en effet. Nous perdons trop de temps et de ressources à les affronter comme nous le faisons ; je suggère une intervention radicale de l'armée. Une fois les Ombres éradiqués jusqu'aux derniers, nous pourront nous concentrer ailleurs !
-Vous n'emmènerez pas mes hommes dans ce bourbier infâme, monsieur le trésorier, le coupa le capitaine des armées. Dans les bas quartiers, ils sont meilleurs que nous. Nous perdrions trop d'hommes pour réussir cette mission."
Il y eut un léger moment de flottement, quand, à une extrémité de la table, un homme au crâne rasé se leva. Il était l'un des responsables à l'ordre intérieur et à l'intendance, et il exposa sa propre idée.
"Armes à la main, ils peuvent résister tant que nous les affrontons dans les bas quartiers. Toutefois, ces quartiers ne font pas partie de la Kam-Anëk d'origine, et aussi ne bénéficie pas de l'antique protection au sort de la ville. Nous pourrions donc simplement raser cette menace par un sort.
-Et la population innocente ? douta le régent. Comment les épargnerez vous ?
-Ce n'est pas notre problème, non ?
-Si. Et si nous les faisons évacuer, les Ombres se cacheront dedans ; l'utilité serait moindre.
-Sauf si nous contrôlons les personnes que nous évacuons par l'armée, proposa le trésorier."
Hoj-Ojika ne put s'empêcher de rire. Quels idiots. Comment espéraient-ils réussir leur coup avec une préparation aussi minable ? Le gouverneur ayant obtenu le silence et l'attention de tous par son intervention inopinée prit la parole.
"Croyez vous pouvoir contrôler toutes les entrées sorties du quartiers ? Croyez vous avoir le soutien de la communauté magique pour cet acte ? Croyez vous que les mages de l'armée suffiront ? Croyez vous seulement qu'ils vous laisseront faire ?"
La réponse à toutes ces questions était évidente. Ils ne pouvaient pas se débarasser d'un tel problème si facilement.
"Alors, envoyons l'armée. Et le problème sera réglé, reprit le trésorier.
-Non."
Ce n'était ni le gouverneur ni le capitaine des armées qui avaient opposé un refus si catégorique. A l'extrémité qu'avait fixé Hoj-Ojika, Nedved venait enfin de parler. Il se leva et regarda le trésorier, qui fixait l'exilé d'un œil mauvais.
"Vous ne pourrez jamais vaincre les Ombres par la force. Pour des raisons simples, que j'aurai cru évidente après tant de temps.
Vous ignorez leur nombre, leur force individuelle. Leur emplacement. Leur force collective. Ont-ils des mages ? Toutes ces questions vous empêchent de préparer un assaut en règle, à moins de sacrifier un nombre incalculable d'homme. Un autre problème se pose, que vous semblez ignorer. Comment vaincrez vous Malkia ? Dans les bas quartiers, dans son élément, nul n'oserait l'affronter. Je ne suis pas sûr qu'une centaine de vos hommes en viennent à bout. De plus... vous n'aurez jamais d'effet de surprise, surtout en surveillant aussi mal vos salles."
L'exilé du Vent avait un grand sourire. Il venait de lui offrir l'entrée qu'il devait sûrement désiré depuis tant de temps. Un bruit de chute, pas plus fort qu'un souffle, se fit entendre dans un coin de la salle. Vêtu d'un immense manteau blanc comme neige, la tête découverte, Malkia parcourut l'assemblée du regard, le sourire sur les lèvres. Ses longs cheveux blonds descendaient librement au delà de ses épaules, et sa barbe était taillé en deux boucs d'une dizaine de centimètres. L'Ombre s'approcha du gouverneur. Hoj-Ojika, pourtant grand, était dépassé d'une tête. Il regarda tout le monde et parla de sa voix grave, qui résonna contre les murs d'ivoires.
"Ne cherchez pas à nous affronter chez nous. Notre politique change en ce moment, aussi il n'y a que peu de raisons de se mettre en travers de notre chemin. J''aimerai toutefois vous détrousser tous de quelques pièces d'or, non pas pour faire bonne mesure, mais pour payer une éducation à un jeune que l'on a récupéré dans la rue récemment, suite à l'incendie des maisons dans la partie sud de la Biramok."
Il leur fit un grand sourire, malgré la stupeur qui parcourait l'assemblée. Ce type osait venir en plein milieu du palais et réclamer de l'or, alors que sa tête était mise à prix dans tout Oklaan. Hoj-Ojika lui tendit une petite bourse en cuir docilement, que Malkia prit avec un sourire et un grand merci. Nedved lui jeta une poignée de pièces, qui furent attirée d'un seul coup jusqu'à sa main. Les deux éclatèrent de rire. Les tours de l'Ombre était les mêmes, quelque soit les années qui passaient.
Petit à petit, tous s'exécutèrent, du régent jusqu'au responsable du trésor, qui semblait dégouté de donner de l'or à un voleur. Malkia se dirigea vers la porte, se retourna et dit :
"Pas la peine ni de me reconduire, ni de ms suivre, je connais parfaitement le chemin, ne vous inquiétez pas."
Il poussa la grande porte et sortit dans un souffle. Hoj-Ojika fit un signe de tête à l'assemblée et partit à son tour. Il avait pris ses fonctions, et n'avait pas l'intention de laisser durer une réunion inutile. Nedved lui emboita le pas. Dehors, il sourit et se rappela qu'il venait de donner l'argent de son repas. A trop vouloir se la jouer, on finissait toujours dans de sale drap...

C'est d'un pas sur qu'il se dirigea vers l'Auberge de l'Éperon ardent. On y trouvait toujours une chambre et de quoi manger, il le savait. Et il n'avait pas envie d'essuyer le pluie de question qui ne manquerait pas d'arriver si il restait dans le palais trop longtemps. Ce n'était pas sa tasse de thé du tout.
Dans l'auberge, l'exilé ne se fit pas prier et alla se coucher après s'être fait offert le repas par Mikk, le gérant. Il prit une chambre, monta, et s'attela à la rédaction d'une lettre, qu'il cacheta. Il l'adressa au palais de Kam-Anëk, et se promit de la poster dès le lendemain. Il se coucha rapidement après ça.

2198, à Kam-Anëk, dans une chambre de l'Auberge de l'Éperon Ardent
32 Vencia

Le soleil allait se lever dans environ quatre heure. Il n'y avait plus que quelques bruits de discussion dans le cœur de l'auberge ; tous les résidents étaient partis dormir, et les simples clients rentrés chez eux. Une lame de parquet grinça au second étage. L'Ombre se maudit. Pour la discrétion, il avait échoué. Il ne se souvenait plus de quelles lames craquaient ou ne craquaient pas dans ce couloir. Il fit encore deux pas et s'arrêta. Aucun bruit à l'étage. Le calme absolu. La nuit. Son monde, comme le lui avait enseigné Malkia. Il colla son oreille à la porte adjacente. Aucun bruit, aucun ronflement. Il sortit de sa poche un filin métallique. Crocheter la serrure ne lui demanderait aucun effort. Il y eut un petit cliquetis et il poussa la porte ; un filet d'air s'engouffra dans la pièce. Sur le lit au fond, l'homme dormait paisiblement. Un filet de lumière traversait les persiennes et éclairait faiblement la chambre. L'Ombre remit son outil dans sa poche. Sa grande cape virevolta légèrement lorsqu'il la fouilla, jusqu'à ce qu'il sorte ce qu'il cherchait. Il déposa le lettre trouvée dans son manteau sur la table, et se tourna vers le lit. Il était vide. L'Ombre ne paniqua pas, mais sût que quelque chose d'étrange s'était produit. Il était sûr de ce qu'il avait vu. Il devrait y avoir quelqu'un à cet endroit. Sa main gauche glissa naturellement le long de son corps et atteint sa cuisse. Elle se posa sur le pommeau de la dague, et tira légèrement dessus. Aucun bruit ne fut émis alors qu'il la tirait de son étui.
Un courant d'air sur sa nuque le fit réagir. On venait sûrement de fermer la porte. Il devait agir. Il se retourna et porta un coup de taille. Sa lame ne traversa rien de solide. Il en fut surpris, et ne compris que trop tard lorsque il sentit l'air pardessus lui. L'homme avait d'un bond passé au dessus de lui. Il n'eut le temps de se retourner avant de sentir un coup sec dans sa nuque.
Il tomba, sonné, et sentit qu'on lui tirait sa dague des doigts ; il ne pouvait l'empêcher. Une bougie s'alluma sur le bureau ; il se releva d'une pirouette, dos à la porte. Pour une simple livraison de lettre, ça se compliquait nettement. Il lui restait des armes, évidemment, mais il n'était pas venu faire un assassinat. Ni se faire tuer. Devant lui, l'homme, de la même taille qui lui, lui souriait. Ses yeux verts étaient fixé sur le visage de l'Ombre. Ils n'y eut pas un bruit, mais ce fut Nedved qui rompit le silence.
"Pour me livrer une lettre, on peut aussi la glisser sous la porte, tu sais."
L'Ombre ne sut que répondre. L'autre venait de marquer un point, indéniablement. Il vit l'exilé en face de lui amorcer un mouvement de poignet. A cette distance, il avait peu de chance d'esquiver une dague jetée. Sa dague.
Le lancer fut juste une passe. Il rattrapa son arme, incrédule.
"Allez, file. Je compte dormir. Je lirai cette lettre plus tard.
L'Ombre ne bougea pas un instant, puis ouvrit la porte, sortir, la referma. Il ressortit son filin métallique et ferma la serrure. Sa mission était accompli, mais il était secoué. Il aurait pu finir ouvert en deux, et avait manqué de prudence. Il sortit de l'établissement comme il était venu, par les toits. Dans la chambre, Nedved finit sa nuit paisiblement.

Le matin, il se leva de bonne humeur. Il décacheta la lettre qu'on lui avait laissé la nuit. Le message était court et succinct, mais c'était suffisant. Un problème de taille semblait avoir été soulevé. Sans s'inquiéter le moins du monde, il fit un petit peu de gymnastique et de musculation. L'exilé du Vent en fit plus que d'habitude, car il allait sans doute devoir se battre d'ici peu. Il descendit d'un étage et alla prendre un bain dans une des salles prévues à cet effet, avant d'aller quémander à manger au patron. Il fut servi, mangea rapidement et sortit de l'auberge. La matinée n'était pas encore trop avancé, alors il en profita pour faire un tour dans un appartement qui lui appartenait. Il prit quelques pièces qui trainaient, pour arrêter de mendier à Mikk, et sortir. Il arrêta un gamin juste devant chez lui, et lui donna une pièce d'argent pour aller livrer une lettre au palais. Le gamin partit en courant. Sa lettre serait livrée vite, c'était sûr...
Il ne lui restait qu'une chose à régler en ville. Nedved s'assit sur un banc, sur la place centrale, et attendit. Il n'attendit que quelques minutes avant que quelqu'un ne vienne s'asseoir à côté de lui. Il le salua d'un signe de tête, mais sans réponses.
"Je ne suis pas venu relié de vieux liens d'amitié qui n'ont jamais existé, Nedved.
-Toujours aussi acerbe, Wall. Pourquoi faire appel à la guilde des Ombres pour me porter un message ?
-Besoin de rapidité. Et tu aurais pu vouloir m'éviter.
-Non sans raison."
Nedved sourit, et reprit d'un ton mielleux et ironique à souhait
"Que puis-je pour vous, mon seigneur l'homme le plus fort ?
-Ne dis pas de bêtises. Wall ne put s'empêcher de sourire. J'ai des informations qui peuvent t'intéresser.
-Je t'écoute.
-Comme tu le sais sûrement, l'île du Croissant est divisée en deux, une partie appartient à la Balhadrie, l'autre au Royaume Écarlate.
-Oui, une co-gestion intéressante.
-Elle est victime d'un petit enchantement, que tu devrai pouvoir dissiper.
-Peu de chances, je ne suis pas très bon dans ce domaine.
-Un mage semble s'amuser à broyer l'esprit des habitants, à se constituer une armée avec. Il semble avoir ainsi plus de deux bataillons de guerriers, sans doute bien meilleurs au combat qu'un soldat normal.
-Ce genre de problème concernent Aaron et Recumen, pas un voyageur comme moi."
Le silence s'installa entre eux. Nedved ne comprenait pas ou Wall voulait en venir. Ce genre d'histoire n'était pas de son ressort. La seule chose qui valait son intéressement était...
"C'est un Immortel."
Cet enfoiré n'aurait pas pu le dire avant, évidemment. Wall recopiait à perfection les effets de manches de Nedved. Il en eut un grand sourire intérieur. Mais son esprit n'était plus occupé par ce genre de futilité.
"Je vais y aller voir. Je passerai voir Récumen, Aaron, et j'irai. Que vas-tu faire ?
-Je vais sur l'île. Je crois que je ne serai pas de trop là-bas... A plus tard."
Wall se leva et disparut dans la foule en quelques secondes. Wall avait beau avoir la quarantaine et plus de cheveux (bien que d'après Nedved, il avait du se raser le crâne), il dégageait une impression de puissance affolante. L'exilé se leva et se dirigea d'un pas sûr vers le palais. D'abord se téléporter à Kramech, puis à Fulthia.

2198, à Fulthia
33 Vencia

Nedved sortit du palais royal, énervé. Aaron était déjà sur l'île du croissant. Non seulement il n'avait pu lui parler, mais en plus il s'était vu interdire l'accès à l'île par téléportation. Quel vilaine farce. Il était hors de question d'y aller en bateau, mais il n'avait pas envie de risquer d'autres méthodes. Wall devait sûrement l'y attendre. Devait-il retourner à Kam-Anëk pour ensuite aller sur l'île ? Non, il n'aurait pas les accords, le personnel de l'île devait déjà être prévenu.
Risquer sa vie sur une île qu'il n'avait jamais vu ne l'intéressait pas vraiment, mais il ne se voyait pas laisser Wall seul dans ce genre d'embrouille.
Ses pas le conduisirent jusqu'au Saule Venteux. Il s'installa et commanda un verre d'eau. Ce n'était évidemment pas le moment de boire de l'alcool. Il fut servi par une jeune fille, de même pas vingt ans ; il ne lui prêta attention qu'après. C'était Lahira. Il ne la connaissait pas personnellement, mais il avait bien connu son père, Tuomas. D'ailleurs, qu'aurait-il fait à la place de Nedved ? Il se le demandait bien.
Après des années sans jamais y avoir recourt, Nedved prit sa résolution. Il laissa de l'argent sur le comptoir et sortit. Il n'était pas sûr de venir à bout de l'Immortel, mais il pouvait assister Wall. Il le fallait.
L'exilé sortit de la ville et s'assit dans une clairière ombragée, à quelques kilomètres de Fulthia. Il releva ses manches et joignit ses mains. Combien de temps s'était-il écoulé sans qu'il fasse de magie ? Pas assez selon lui sans doute ; ça n'apportait jamais rien de bon quand il utilisais ses pouvoirs. Ses yeux se fermèrent et son esprit se tendit. Son esprit vit la ville, la terre, puis l'océan. Il parcourut l'océan mentalement et trouva l'île du croissant. Une distance énorme, autant que pour rejoindre Prinéma à pied ; près de deux semaines de voyages en diligence. Mais là, c'était de l'océan... Son visage se crispa alors que le vent secouait faiblement les feuilles des arbres. Allait-il réussir ? Le Vent se mit à souffler plus tard, et lorsqu'il rouvrit les yeux quelques secondes plus tard, il sentit l'air marin autour de lui. Il était sur une plage de l'île...

2198, Île du Croissant
33 Vencia

Nedved trouva facilement le camp de Aaron III. Peut-être y croiserai-t-il des soldats qu'il connaissait ? Il salua les gardes et pénétra dans le camp ; il connaissait encore quelques soldats, il était rassuré. Il fonça jusqu'au centre du camp, et ne se fit pas prier pour s'introduire dans la tente du roi. Évidemment, Wall y était déjà.
La nuit tombait lorsqu'il ressortit. Ils se mettraient en route à l'aube, et serait sur l'emplacement supposé du camp ennemi en fin de matinée.
Le voyage fût rapide et calme. Les soldats semblaient de bonne humeur, sans doute motivés par la présence de leur roi à leur côté. Seul Nedved semblait vraiment anxieux. Il ne supportait plus d'avoir à se battre. Ce n'était pas la première fois, mais ça se passait toujours mal. L'exilé avait troqué ses habits habituels contre un long manteau de voyages gris. Il bougerait facilement avec ça.
Combien des soldats autour de lui mourraient ? Ils auraient du laisser cette affaire à d'autres... Mais qui auraient pu s'en occuper ?
Le chemin qu'ils empruntaient gravit une colline. Une fois qu'ils furent en haut, ils purent voir une sorte de mini camp retranché, adossé à un à-pic. C'était un choix habile, car ils n'auraient qu'un camp à protéger... Les forces de Balhadrie passèrent à l'attaque immédiatement. La bataille s'engagea dans le camp entouré de palissade de bois succincte. Nedved, Aaron et Wall était resté en retrait. Du haut de la colline, à quelques centaines de mètres, ils observaient la bataille en silence.
Un magicien à côté, réconaissable à sa toge verte brodée d'un aigle, s'avança vers eux.
"Nous avons repéré une activité magique au fond du camp, monseigneur.
-Je sais. C'est lui.
-J'y vais, coupa Wall"
Il se jeta en avant et commença sa course, si l'on pouvait l'appeler ainsi. Même un cheval au galop se serait fait distancer en quelques instants. Nedved se jeta à sa suite, sans pouvoir le rattraper.

Au fond du camp se tenait un homme, torse nu. Il était d'un ton blanchâtre, et l'on apercevait ses veines à travers sa peau. Épée en main, il souriait et semblait prêt à recevoir Wall et Nedved. Il leva sa lame et, lorsque Wall l'eut atteint, se fendit. Le guerrier ne put que parer le coup d'épée, mais fut projeter plusieurs mètres en arrière. L'immortel était effectivement un mage, mais pas seulement. Le combat serait difficile.
L'exilé du Vent se félicita d'avoir emmener son sabre, hérité de son père. Il ne craignait pas la magie, et il aurait besoin d'une arme puissante pour lutter. Il échangea quelques coups avec l'Immortel. Depuis quand s'était-il autant affaibli ? Il se trouvait affreusement limité, et n'évita en se tordant que d'extrême justesse un coup porté sur ses côtes. L'Immortel sourit et tendit sa main vers Nedved, déséquilibré. Il fit jaillir une boule de feu de ses doigts, qui propulsa l'exilé dans un nuage de fumée quelques mètres plus loin. Wall prit le relais du combat, sans réel succès. Il combattait toutefois d'égal à égal, mais semblait s'épuiser bien plus vite. Nedved se releva avec peine, et se jeta une nouvelle fois dans le combat. Une nouvelle fois, il réagit tardivement et n'anticipa pas le sort. Il fut projeté et roula par terre sur quelques mètres. Il ne voyait pas comment le battre. L'exilé laissa couler tout son pouvoir dans ses mains, et se prépara à contre attaquer par un sort. Mais, durant ce laps de temps, Wall avait été projeté en l'air alors que son adversaire se concentrait pour lancer un sort. Il espérait sans doute en finir sur ce coup. Nedved s'interposa, et bloqua le sort avec toute la magie qu'il avait accumulé.
L'exilé vit en son for intérieur le temps s'arrêter. Son sort maigrelet, une pitoyable lame de vent, n'aurait jamais assez d'impact pour les protéger. Il tenait son sabre de la main gauche et avait la main droite tendu pour lancer son sort. Que lui restait-il à faire ? Allait-il perdre un combat aussi bêtement ? Mourrait-il maintenant, sans avoir fini ce qu'il avait à faire ? Il n'avait pas réparé toutes ces erreurs, loin de là. Il revit ce qu'il avait ces derniers jours. Rien d'important. Que du vide. Il se revit à l'auberge boire un verre d'eau. Lahira, qui l'avait servi, ignorait qu'il était responsable de la mort de son père. Nedved avait en effet tué Tuomas, en l'envoyant à une mort certaine.
L'exilé s'était promis de réparer ses fautes, et il était là, prêt à mourir dans une île perdue.
Les yeux de Nedved, ternes et éteints depuis quelques années, se rallumèrent enfin. Il ne comptait pas mourir ici.
Il cria toute sa rage, et mit toute sa force dans sa lame de Vent. Une immense déflagration résonna dans l'a pic, et Nedved constata la fureur du sort qu'il avait déclenché. Le sol avait été proprement coupé en deux. Et il avait coupé avec un bras de son adversaire. Il ne voyait d'ailleurs que le bras. Il ne vit que trop tard que l'Immortel ne s'était pas arrêté et était sur lui. Il ne fit que sentir le contact de la lame sur son visage et chuta par terre. Il espérait que Wall finirait le travail, car en une seconde, lui avait mis tout ce qu'il avait.
Wall toucha terre, à côté de l'exilé, et engagea à nouveau l'Immortel.

2198, Fulthia
35 Vencia

Nedved rouvrit les yeux. Il n'était définitivement plus sur le champ de bataille. Il laissa son esprit vagabonder et reconnu l'atmosphère de Fulthia. Ils s'en étaient sortis. Il porta une main à son visage. Une légère entaille s'était ajouté, sous son œil gauche. Malgré qu'il cicatrise particulièrement bien, celle ci ne partirait pas très vite.
Il se leva et sortit de la chambre où il était. On l'avait amené et soigné dans l'infirmerie du palais, visiblement. Charmante attention. Était-ce Wall qui avait fini le combat ? Il ne savait pas. Et ça ne l'intéressait pas. Il savait que le fier guerrier était toujours vivant. Cela lui suffisait. Il décida d'aller flâner en ville, car le printemps était là, et il se sentait de bonne humeur, malgré un mal de crâne lancinant.

PARTIE II : Histoire d'un exilé

2200, à Fulthia
14 Foudria

Il était 8h du matin quand l'auberge rouvrit. Cela faisait deux semaines qu'elle était fermée, pour causes de vacances. Un homme attendait devant la porte. Lorsque la grande porte fut ouverte, il sourit et entra.
Wall n'avait toujours pas de cheveux. Par choix, il les avaient tous coupés. Il y avait déjà quelques années. Il y a treize ans.
Il s'assit au comptoir et attendit. Une vieille femme s'approcha et le prit dans ses maigres bras. Il éclata de rire.
"Eh bien, ça faisait longtemps Nina !
-Bien sûr que ça fait longtemps idiot, tu ne viens jamais nous rendre visite !"
La vieille femme lui fit un grand sourire. Ce n'était pas un reproche, elle savait très bien qu'il était occupé. Nina fit le tour du comptoir et sortit une chope, qu'elle remplit de bière. Wall regarda la porte arrière, qui menait aux cuisines. Il le savait, elle allait s'ouvrir d'un instant à l'autre.
La porte s'ouvrit, et une jeune femme apparut par l'embrasure. Elle sourit à Wall et dégagea une mèche de ses cheveux de son visage.
"Cela fait longtemps que l'homme le plus fort du monde ne nous avait pas honoré de sa divine présence ! s'exclama-t-elle en riant. Que nous vaut l'honneur, mon oncle ?
-Rien de particulier ma petite, rien de particulier. Je m'en veux juste d'avoir raté tes vingt ans."
Wall but une gorgée de bière et tendit la main, paume vers le haut. Il tenait dans sa main un bracelet, visiblement en or.
"Lahira, ne me fais pas un cinéma, disant que je n'aurai pas dû. C'est pour ce genre de chose que je suis encore célibataire.
-Je peux savoir où tu as trouvé ceci ? Les bracelets en or sertis de diamant ne pousse pas aux arbres.
-Faut croire que si. C'est Misiar qui l'a fait.
-C'est un nain qui l'a fait ? s'exclama la grand mère, qui essuyait un verre à quelques mètres d'eux.
-Ouais. Il m'en devait une, lui ai demandé un cadeau pour toi, il m'a fait ça.
-Il y a un problème grand mère ? demanda Lahira.
La vieille femme eut un grand sourire en direction de Wall. Ce genre de bijou pouvait valoir plus qu'une auberge, elle en était persuadé. Elle fit un signe de dénégation à sa petite fille et se remit à sa vaisselle. Wall resta deux jours, puis retourna aux affaires ; il était attendu à Prinéma depuis quelques jours déjà.

2200, à Fulthia
18 Foudria

Nedved retourna, une fois n'est pas coutume, au Saule Venteux. Il n'avait aucune préméditation cette fois-ci, aussi ne craignait-il pas de tomber sur Nina. Qui, elle, savait qui il était. Elle commençait à être âgée, et Nedved espérait bien éviter qu'elle raconte toutes ses vieilles histoires à sa petite fille. Il y avait réception au palais royal, aussi se doutait-il qu'il n'y aurait pas trop de monde dans l'auberge. Il entra. Il n'y avait que quatre clients, assis à une table, en train de discuter. Un soir tranquille. Il les regarda rapidement. Il n'en connaissait aucun ; cela l'arrangeait. Il savait qu'il avait quelques secondes avant que Nina ne franchisse la porte de la cuisine ; Lahira devait être à l'extérieur. Il prit les devant et entra dans la cuisine. Nina essuyait un couteau à viande. Elle se figea quand elle vit l'exilé. Après une minute, elle soupira.
"Que suis-je sensée faire ? Vous saluer, vous lancer mon couteau dessus, ou bien...
-Me tutoyer Nina. S'il te plait."
Ça le gênait qu'une personne plus âgée que lui en apparence le vouvoie. Là encore, il se décida à prendre les devants.
"Je préfère parler moi-même à Lahira. Et je ne compte pas tout lui expliqué d'un coup.
-Tu l'as déjà rencontré non ?
-Oui. L'an dernier, lors de l'attaque. Si l'argent avait été récupéré si vite, c'était car je passais dans le coin. Je les ai arrêté et suis venu... discuter un peu.
-Et que va-tu faire ?
-Lui expliquer plusieurs choses. Pourquoi son père est mort. Pourquoi possède-t-elle cette auberge. Pourquoi il y a une tombe à l'étage. D'autres choses sur moi, peut-être.
-Ce ne sera pas facile, surtout si tu commences par lui expliquer que tu as tué son père... Elle a le même caractère.
-Je sais...

Une heure passa. Nedved s'était installé à l'étage, dans une chambre vide. Il s'était assis d'un côté d'une petite table ronde et fixait devant lui Lahira. Combien de temps s'était-il passé depuis la dernière fois qu'il avait été obligé de parler comme ça ? Cette fille... Ressemblait beaucoup à Hannah physiquement, mais avait le caractère de Tuomas. Si elle avait hérité de son don, l'exilé savait qu'il pouvait se considérer comme mort.

"Je vais te raconter une histoire. Bien différente de celles que l'on raconte dans les écoles, de celles que racontent les bardes. Celle d'un héros, méconnu, sans qui le monde ne serait pas comme il l'est actuellement. Celle de Tuomas, ton père.
-Je t'écoute, I-Eluial."

Cette fille... Que savait-elle ? Depuis combien de temps ? Avait-elle seulement idée de ce dont elle parlait ? Même Nina ne devrait pas savoir ce genre de chose, il était donc impossible que elle même ou Hannah est transmis ce genre d'information... Tuomas... Même mort, il surprenait encore Nedved.

"Tuomas est né le 9 Chutia 2154 dans le Duché d'Alicie. Son rêve était de devenir le plus grand des mages. Dès son enfance, il s'entraîna sans relâche pour atteindre son objectif. Avant l'âge de 10 ans, il avait accumulé plus de connaissances que la plupart des mages d'Oklaan. Arrivé à ses 10 ans, il devint apprenti du mage local, alors que son meilleur ami, Wall, s'engageait dans la garde. Si Tuomas voulait être le plus grand des mages, Wall voulait être le plus grand des combattants. Ils vivaient ensemble, s'entrainaient ensemble, si bien que Tuomas était un excellent bretteur, et Wall avait des connaissances magiques surprenantes. Dès leur enfance, tous les prédestinaient à devenir des héros. Ce qu'ils devinrent."

Le récit continua ainsi durant plusieurs heures. Nedved raconta tout, de sa rencontre, jusqu'à la mort de Tuomas.

"Et c'est ainsi que, le 33 Feuxa 2187, après vous avoir fait ses adieux, Tuomas ne revint pas.
-Par ta faute.
-Par ma faute.
-De combien de personnes as tu causé la mort de cette façon ? Mon père ne voulait pas mourir. Mais il s'est sacrifié. Pour rien en plus. Quand cette histoire finira-t-elle ? Déjà, l'an dernier, Nina avons failli mourir, et par ta faute encore. Qu'est ce que tu ne m'as pas encore dit ?
-Pourquoi.
-Finis alors.
-Tu ne t'es jamais demandé qui avait pu vaincre Wall et Tuomas au combat à l'époque ? Ni pourquoi, lors de l'affaire du grand temple, qui a causé la mort de ton père, ce n'était pas le Gardien ou quelqu'un comme lui, qui était intervenu ? C'était leur rôle pourtant. Je vais t'expliquer rapidement comment nous en sommes arrivés là..."

Deux heures passèrent encore. Deux heures qui lui parurent longues, si longues... L'exilé en ressortir épuisé. Il se tenait sur le pas de la porte de l'auberge ; Nina assurait le service pendant que Lahira regardait Nedved dans les yeux.

"Tu n'as pas tout dit, n'est ce pas ?
-Non. Tu en sais déjà long.
-Tu ne m'as pas expliqué pourquoi tu étais venu l'an passé, avant l'incendie.
-Je venais juste boire un verre. Voir à quoi tu ressemblais. C'est tout.
-D'accord..."

L'exilé adressa un signe de tête à Nina et se retira. Le reste dépendait d'elle, assurément.


//suite à venir